Les tableaux d’Hélène Mellaerts sont remarquables ! Ce qui à la fois me fascine et intrigue, est sa faculté à produire des « fonds » extrêmement riches et denses sans que cela nuise aux motifs.
Les motifs,le plus souvent figuratifs, sont généralement placés en un premier plan… il expriment le conscient, les fonds, comme leur nom le fait pressentir relèvent plus de l’inconscient, le plus souvent ils sont construits pour faire ressortir les motifs.
Ici le motif s’entremêlent à la texture d’un fond ou inversement, ce qui, loin d’altérer le message du motif, réussit à renforcer la pluralité de son sens. Un peu comme si ce fond exprimait l’inconscient d’une volonté, donc d’un conscient, exprimée dans le motif. Ainsi se mêle la pulsion dionysiaque à la capacité apollinienne d’une construction architecturale. Construction pensée dont l’esquisse surgit d’un magma en transformation. Hélène semble puiser dans la matière informe l’énergie de ses constructions « géométriques ». Il y a là une union ou plutôt une cohérence féconde du fond et de la forme !
Les tableaux d’Hélène touchent à l’universalité. Les lignes de forces se construisent et adviennent du plus profond de l’être et donnent naissance à des œuvres qui disent « Je suis », une sublimation du « être ou ne pas être » ; qui disent « la Vie » ou son miroir… Chacun peut y projeter ses propres références. Regarder ces (ou ses) œuvres, c’est s’y plonger et, en quelque sorte, chausser les « sabots d’Hélène » pour une belle aventure picturale et émotionnelle !