« … MAIS L’ŒUVRE DE L’HOMME VIENT SEULEMENT DE COMMENCER ET IL RESTE À L’HOMME À CONQUÉRIR TOUTE INTERDICTION IMMOBILISÉE AUX COINS DE SA FERVEUR », Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Ed. Présence africaine
D’abord, remettre la phrase d’Aimé Césaire dans son contexte, de l’acceptation de soi à la remise en question de la vision de l’humanité pour s’ouvrir vers les autres dans un univers où tout est possible. C’est cela la parole d’Aimé Césaire.
Puis, s’attarder sur la peinture d’un corps de lumière, entouré de lumière ou irradiant la lumière, d’un corps encore prisonnier de son milieu et de ses propres censures matérialisées par le tracé noir circulaire qui est cependant ouvert vers d’autres possibles. Le bleu du cosmos l’entoure et sa parole est écrite.
La quête de l’Homme est de se découvrir, de « SORTIR DE SA BULLE » celle dans laquelle on l’a enfermé et celle dans laquelle il s’est enfermé. Sortir du cercle familial, sortir du cocon maternel, rompre la gangue de ses propres peurs, tenter de s’en libérer, de se libérer pour se retrouver. Tentation pris dans son sens premier, c’est l’attrait pour quelque chose qui est défendue par une loi morale ou religieuse. Il ne s’agit plus d’évoquer le mal, la tentation du Christ dans le désert, la tentation d’Eve, la contrainte religieuse ou morale, le pouvoir.
Il y a détournement du mot pour en faire autre chose. Passer par le désir, l’envie de quelque chose en faire un but à atteindre, passer de la tentation du mal à la tentation du bien, ou sortir du dualisme pour retrouver son libre-arbitre et être tenté par la liberté. Tout tenter pour sortir d’un destin communautaire et pour tendre vers l’universel.
Pour l’exposition « Tentations » au centre Culturel André Malraux de la ville d’Agen, été 2012.